APPROVISIONNEMENT EN LITHIUM : L’OR BLANC DE LA TRANSITION ENERGETIQUE

Sourcing, Procurement, Achats, RSE –


Le Parlement européen a voté en 8 juin dernier, la fin des ventes de voitures neuves thermiques en 2035, une étape majeure pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Aujourd’hui, le parc automobile européen entame une phase d’électrification massive.

Pour autant, L’Europe est aujourd’hui extrêmement dépendante de l’Australie (55 % de la production mondiale de lithium), du Chili (26 %), de la Chine (14 %) et de l’Argentine (6 %), et importe la quasi-totalité du lithium, ressource minière nécessaire à la fabrication des batteries de voitures, tout en possédant elle-même d’importantes ressources minières dans son sol. “On ne parle pas d’autonomie, mais il y a un fort potentiel”, déclare Guillaume Pitron, journaliste et auteur de “La Guerre des métaux rares”.

Dans un contexte de fortes tensions sur l’approvisionnement des matières premières minérales, de la souveraineté industrielle qui revient au cœur des préoccupations, et des gigantesques quantités d’approvisionnement qui vont être nécessaires pour soutenir les politiques de décarbonation (d’ici 2040, le monde consommera 40 fois plus de lithium, 20 fois plus de nickel et 7 fois plus de manganèse), les analyses des sols et les projets d’extraction minière deviennent stratégiques en Europe et dans le monde entier.

Dans cette course au lithium, la France prévoit l’exploitation de l’une des plus grandes mines d’Europe, après l’annonce du groupe de minéraux industriels, Imerys, de la mise en exploitation d’un gisement de lithium d’ici 2027 dans l’Allier.

 

Les enjeux sont de taille. Explications.

 

1. Être exemplaire en matière d’exploitation écoresponsable

Imerys a annoncé que la mine adopterait un standard international en cours d’élaboration, “IRMA”, qui vise à réduire les rejets toxiques et à minimiser la consommation d’eau. La mine de lithium de Beauvoir sera entièrement souterraine. Les roches seront broyées et concassées en sous-sol, de façon à éviter le bruit et la poussière en surface. Leur transport se fera par canalisation et par voie ferrée pour éviter l’utilisation de camions entre la mine et la raffinerie. Quant aux émissions générées par l’exploitation, le groupe les estime à 8kg de CO2 par tonne de lithium, contrat 16 à 20kg en Australie et Chine selon lui.

« Je ne connais pas de mines qui n’ont pas d’impacts environnementaux » souligne Judith Pigneur, ingénieur géologue et militante aux Amis de la Terre.

Nul doute qu’Imerys sera sous le feu des projecteurs pour montrer la voie d’une exploitation propre et écoresponsable au monde entier.

 

2. L’acceptabilité par les populations devient « le nerf de la guerre »

Début 2021, sous la pression de la population, la Serbie a mis un terme au gigantesque projet minier de 2,2 milliards d’euros du groupe anglo-australien Rio Tinto dans la vallée de Jadar.

Les projets miniers doivent composer avec une opposition locale toujours plus importante. Ce phénomène touche même les pays habitués à l’extraction minière, comme au Pérou et au Chili pour les mines de cuivre, vues d’un mauvais oeil en raison de leur consommation d’eau.

La France, quant à elle, marquée par l’imaginaire de Germinal, et habituée aux actions militantes, est-elle prête ?


3. Accroître le recyclage des batteries : le défi des prochaines décénnies

Les ressources minières ne sont pas infinies et le pillage des sols jusqu’à épuisement est plus que discutable de nos jours. Nous devons investir dans des technologies circulaires qui réutilisent les ressources au lieu de les extraire en permanence.

 

Le recyclage des batteries représentera à moyen terme la source principale de lithium européen. A moyen terme car il faut attendre d’avoir constitué un gisement suffisant de batteries de véhicules électriques en fin de vie.

 

De surcroît, les batteries de voitures sont toutes de formes et de tailles différentes, de fait, il est actuellement difficile d’en automatiser l’extraction du précieux sésame. C’est toute la différence entre “recyclable” et “recyclé”.

 

Néanmoins, le recyclage sera-t-il suffisant pour alimenter les nombreuses giga-factories de batteries Li-ion envisagées dans l’UE ? Nous pouvons malheureusement en douter.

 

Last but not least, la production d’électricité devra être adaptée à cette explosion future de la consommation. Et là, en plein contexte de tensions fortes du marché de l’énergie, un autre sujet s’ouvre…
L’occasion d’un prochain post !


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